« L’art conserve, et c’est la seule chose au monde qui se conserve », écrivaient Deleuze et Guattari dans Qu’est- ce que la philosophie ? en 1991, à une époque où étaient a contrario valorisés avec éclat l’éphémère, le périssable, l’instantané, le fugitif.

Ces adjectifs caractérisent chacun à leur manière la nature, essentiellement ou par défaut, transitoire de tout un pan de la production artistique, que ce soit dans les arts vivants comme le théâtre, la danse ou la musique, dans les arts de la représentation tels les arts plastiques ou le cinéma visant souvent à éterniser l’instant, voire à « momifier » le changement (André Bazin), ou encore dans l’architecture riche en ornements d’un jour pour accueillir fêtes et événements.

La survivance d’une œuvre n’est pas seulement une question de ses lieux d’inscription, mais aussi de sa circulation.