Calendrier, séances : Toutes les séances auront lieu en visioconférence. Les liens seront publiés par mail et sur le site avant chaque séminaire.
séminaire organisé par Eliane Beaufils – janvier juin 2022
Sara Lehad, « La création sonore d’une subjectivité intersectionnelle est-elle nécessairement féministe et post/décoloniale ? »
Étant en première année de thèse, je souhaite développer mon projet de recherche-création à travers ces questions : que pourrait être une création sonore féministe et post/décoloniale ? Que pourrait représenter l’inscription des principes dégagés par les féministes postcoloniales et décoloniales au sein de la matière sonore ? Comment effectuer une telle opération pour promouvoir ou exprimer une subjectivité intersectionnelle ? En parallèle, il faut se demander dans quelle mesure l’émancipation du son dans les musiques expérimentales offre les conditions matérielles à la création d’un art féministe et post/décolonial.
Cette recherche s’inscrit dans un dialogue interdisciplinaire entre Cinéma et Philosophie. Ce dialogue est motivé par l’intérêt pour le travail d’André S. Labarthe, cinéaste avec une production extensive. Il comprend des recherches dans la discipline, s’appuie sur une conception particulière de l’image comme instrument pour “faire voir”, et sur le travail de Gilles Deleuze. A partir de cette convergence de pensée dans deux domaines différents, la recherche développera des analyses qui révèlent un champ de relations communes, avec des distances et des rencontres, entre l’œuvre philosophique de Deleuze et l’œuvre audiovisuelle de Labarthe. Il s’agit d’analyser la conception de l’image chez Labarthe, dans son caractère formel et esthétique ainsi que dans sa dimension politique, à la lumière des notions philosophiques de Gilles Deleuze sur l’événement et l’image-temps.
Cela commence par quelques questions qui guident l’enquête : comment Labarthe parvient-il, à travers certaines relations au niveau de l’image et de la pensée, à capter l’existence sur le champ ? Quelles formes sont mises à jour dans ses images pour laisser voir le réel ? Comment penser l’éventualité de l’image-temps dans les images du cinéma de Labarthe ? Pour rendre compte de ces questions, il est nécessaire de travailler sur l’inscription de l’œuvre de Labarthe dans le domaine cinématographique, d’identifier les éléments qui font sa particularité dans le domaine du cinéma, ainsi que d’établir les relations philosophiques singulières qui constituent les concepts d’événement et de l’Image-temps dans l’œuvre de Deleuze.
Les films VR existent comme genre de la Réalité Virtuelle depuis 2012. Ils sont marqués par un conflit interne entre l’envie de raconter des histoires linéaires et celle de permettre de l’interaction et une libre découverte du monde numérique. Ce conflit se traduit aussi dans leur dispositif technique, car beaucoup de films VR sont des vidéos 360° qui permettent un visionnage plus simple, mais moins interactif.
Une solution à ce problème est l’utilisation réfléchie de la bande sonore, car elle permet de porter l’histoire, mais aussi d’interpeller le•la spectateur•trice dans leur corporéité et de promouvoir leur intégration dans le dispositif.
McCarey, Wyler et Cukor ont tous trois développé leur art alors que le parlant imposait un nouveau type de jeu et conduisait les producteurs à puiser dans le personnel et le répertoire de Broadway. Aussi ont-ils pu, sur les quelques 30 ans qu’a duré le classicisme hollywoodien, donner naissance à de nouveaux canons, de nouvelles normes, en termes de jeu comme de mise en scène. Au cœur de l’analyse se situera le personnage porté par l’acteur et avec lui l’impression de réalité qu’il produit sur le spectateur. La réflexion puisera ici aux théories littéraires de la lecture pour rejoindre les cognitive film theories.
Vendredi 25 mars - 15h – 18h – avec Emanuele Quinz, MCF HDR, Théâtre/Design
Clémence Canet, « Commenter la performance : entre reenactment et ekphrasis. »
Jeudi 14 avril - 15h – 18h – avec Makis Solomos, Professeur, Musique
Autocritique de la figure de chercheuse en études théâtrales
Cette partie, qui se découpera probablement en morceaux tout au long de la thèse, revient de manière critique et introspective sur la manière dont j’ai effectué jusqu’ici ma recherche en doctorat. Je reviendrai donc sur mes choix de terrain, la manière dont je me suis présentée aux artistes et le cheminement que j’ai mené avec elles·eux. Comment et pourquoi faire de la recherche en études théâtrales aujourd’hui ?
Souhaiter une écologisation totale de la pratique théâtrale, est-ce être contre l’esthétique ?
Parmi les processus de création que j’ai étudiés, trois se refusent de manière plus ou moins explicite à pratiquer un certain type de théâtre, soit en refusant la boîte noire (le théâtre en intérieur), soit en supprimant de manière totale ou partielle la distinction entre création et action culturelle. Il semblerait alors que l’écologie, si on la considère comme une thématique qui traverse l’ensemble du secteur du spectacle vivant, conduise à revoir le rapport à l’esthétique, au beau, à la création pure communément admis et valorisé par le régime spectaculaire dominant. Quel théâtre écologique est aujourd’hui souhaitable ?
Mon travail de thèse porte sur le dialogue entre le cheval (domestiqué et semi-sauvage) et l’humain en scène comme potentialités d’approfondissement de la sensibilisation du/des public(s) d’unités urbaines à la biosphère et à la biodiversité. Pour ce faire, j’essaye de mener conjointement un travail de terrain et un travail de recherche-création.
Le travail de terrain se base sur le suivi du travail de création et de représentation de deux artistes. Je les suis quotidiennement en résidence ou pendant leur tournée et dans leur rencontre avec les différents publics. De ce suivi, j’ai extrait une hypothèse de travail : la dramaturgie de leur pièce et de leur performance est modifiée par l’éthique de soin qu’elles mettent en place avec/pour leurs chevaux. Dit autrement, les choix éthiques qu’elles font concernant leur relation avec leurs chevaux influencent le cadre de travail, les répétitions avec les autres artistes humains notamment, et par voie de conséquence, la dramaturgie des pièces (je donnerai des exemples très concrets). De ce fait, je me suis demandée comment les personnes du public des unités urbaines réceptionnaient l’œuvre lorsqu’elles venaient voir le travail de l’artiste et parlaient avec elles et de quelle façon cela modifiait ou non leur rapport aux chevaux (lorsqu’ils en avaient déjà vu) ? Est-ce qu’elles ressentaient ou non la singularité, la complicité du lien entre les artistes et leurs chevaux qui découlent notamment de l’éthique de soin mise en place ? Est-ce que ces terrains de rencontre, par le prisme de la rencontre cheval et humain en scène, pouvaient amener les publics des unités urbaines à porter une attention plus sensible, plus palpable, plus concrète à la biosphère et à la biodiversité ?
Vendredi 25 mai - 15h – 18h – avec Anne Creissels, Professeure, Arts Plastiques/Performance
Ma présentation constituera une étude de cas de mon corpus dont l’analyse intégrera ma thèse finale : La sculpture au diapason de la danse, des années 1930 aux années 1970. Ma recherche explore la sculpture moderne, dans ses contacts et relations avec la danse, et (re)vue à travers le prisme de celle-ci.
Le texte présenté s’attachera à deux sculptures de Marta Pan qui ont intégré la scène chorégraphique, non pas seulement en tant que décors ou accessoires, mais en tant que véritables partenaires de danse.
Amélie François, « Une sexualisation virtuelle des corps aux frontières de l’art contemporain et de l’activisme : présentation de ma recherche en arts plastiques.
Stephanie Sarley (artiste américaine née en 1988), masturbe des fruits et légumes dans de courtes vidéos. Arvida Byström (artiste suédoise née en 1991), photographie des corps-fruits dans des natures mortes suggestives. Scientwehst (artiste américaine née en 1990), superpose des éléments organiques ou architecturaux sur des clichés pornographiques dans des photomontages.
Cette recherche cible les œuvres ambiguës réalisées par ces jeunes artistes, ayant pour points communs de mettre en scène les corps à travers l’usage d’analogies et d’être particulièrement actives sur les réseaux sociaux, qui semblent se présenter pour elles comme un nouvel espace d’exposition et sur lesquels elles développent une forme d’activisme féministe et LGBTQ+. Il s’agit, plus précisément, de questionner les imageries véhiculées, d’évaluer leur portée entre support d’activisme et reconduction de clichés à travers l’usage de médias tels que la pornographie et les réseaux sociaux.